Les géodonnées privées au service de la santé ?

Cette session s’intéresse aux géodonnées privées au service de la santé. Les géodonnées de santé se prêtent particulièrement au thème de ce géoséminaire. La CNIL les inclus dans sa définition des données sensibles au même titre que des données concernant l’orientation sexuelle d’une personne physique ou ses opinions politiques et/ou religieuses. Dans une acceptation plus large de la sensibilité des géodonnées, l’exploitation et la diffusion de ces données est jugée sensible et inquiète les citoyens. L’usage d’applications via les objets connectés sur des données de santé telles que la pression artérielle, la fréquence cardiaque, le nombre de pas effectués par exemple se généralise dans les comportements individuels sans une véritable prise de conscience des risques générés par l’enregistrement de ces données. Nous sommes beaucoup à avoir une application mobile de santé. Plus largement, les débats sur l’application Tous Anti-Covid à ses débuts ou encore les enjeux actuels de Doctolib et de son hébergement témoignent de ces questionnements. Il est intéressant de rappeler que la CNIL précise que “la loi ne s’applique pas aux traitements qui comporteraient des données de santé à l’usage exclusif de la personne.” Par exemple les applications mobiles de santé disponibles sur les smartphones. L'exploitation des géodonnées de santé bien que soumise à condition se décline sous de nombreuses formes tant par des entreprises privées, que par des équipes de recherche ou des acteurs publics. Les interventions de cette vidéo cherchent à interroger les problématiques auxquelles les organisations sont confrontées et les solutions apportées ou en réflexion dans des cadres de pratique différents. Tout d’abord, Emmanuel Roux et Vincent Herbreteau, chercheurs à l’IRD/UMR Espace Dev nous présentent comment la question des données personnelles les a encouragés à développer des algorithmes spécifiques afin de construire les indicateurs utiles pour les travaux de recherche, sur l’exemple des données épidémiologiques (Ile de la Réunion, paludisme à la frontière Guyane-Brésil) Dans un second temps, Sébastien Orazio de l’Institut Bergonié intervient sur l'utilisation des données de géolocalisation en santé-environnement en prenant l’exemple de l’étude GEO-K-PHYTO. Enfin, l’intervention de Yann Micheli pour l’entreprise Kyomed Innov aborde des exemples concrets d’applications mobiles qui ont besoins des données de géolocalisation pour fournir un service optimum en santé. Suite aux 3 interventions, Carlène Trévennec, Vétérinaire et Epidémiologiste en santé animale à l’INARE et Cirad, réalise une synthèse de la journée et apporte une vision plus large quant aux enjeux des données géolocalisées pour une utilisation dans le domaine de la santé.

AgroParisTech AgroParisTech

6/29/2022 9:47:52 AM